Le nouveau PDG d’Intel Pat Gelsinger reste serein face à Nvidia et ses autres concurrents. Nvidia a annoncé son CPU Nvidia Grace pour conquérir le domaine des datacenters et des supercalculateurs. Ce processeur est 10 fois plus rapide que ses concurrents dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. La concurrence fait rage actuellement. Après le CPU M1 de Apple, EPYC d’AMD, Nvidia vient de sortir son CPU Grace. Pat Gelsinger reste confiant de son côté et a sorti un message sur ses réseaux sociaux : « Attaque !»
A quoi consiste le CPU Nvidia Grace ?
Nvidia a présenté au public son processeur ARM pour les datacenters. Il est baptisé « Grace » en hommage à Grace Hopper, la pionnière de la programmation informatique américaine. Grace Hopper est née le 9 décembre 1906 à New York et s’est éteinte le 1er janvier 1992. C’était une informaticienne de la marine américaine conceptrice du premier compilateur A-0 System en 1951 et du langage COBOL en 1959.
Le CPU Grace n’est pas destiné pour les portables et ordinateurs de bureau, mais plutôt pour les centres de données et les serveurs nécessitant une puissance de calcul élevé dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. Lors de la Keynote du GTC 2021, NVIDIA annonce ce premier CPU reposant sur l’architecture ARM. Ce nouveau processeur devrait offrir une puissance de calcul 10 fois plus élevée que celle des serveurs les plus rapides du moment et est capable de traiter des charges de travail élevées et complexes d’Intelligence Artificielle pour ne citer que le traitement du langage naturel.
Quelles sont les particularités du CPU Grace Nvidia ?
Pour le CPU Grace, NVIDIA a mis en place des coeurs ARM Neoverse avec une mémoire performante à faible consommation. Il aura une bande passante de 500 Go/s en LPDDR5x avec une correction ECC. La puce sera munie d’une interconnexion NVLink tournant à 900 Go/s pour la CPU-GPU et 600 Go/s pour la CPU-CPU. Grace peut traiter des modèles NLP ayant plus d’1 milliard de paramètres. Ce CPU Grace sortira en 2023 et une génération dite Nvidia Grace Next sera disponible en 2025. Le Swiss National Supercomputing Center (CSCS) et le Los Alamos National Laboratory du département américain de l’Énergie sont déjà les premiers à adopter ce CPU pour les recherches scientifiques américaines. Avec l’aide de Hewlett Packard Enterprise, ils vont construire des supercalculateurs avec le CPU Grace Nvidia.
Le professeur Thomas Schulthess, directeur du CSCS se dit ravit de mettre à disposition de ses utilisateurs le nouveau processeur Grace pour le traitement et l’analyse d’ensembles de données scientifiques volumineuses et complexes. Thom Mason, directeur du Los Alamos National Laboratory déclare qu’une recherche très poussée avec des simulations 3D avec une quantité énorme de données serait possible avec le CPU Grace. Simon Segars, PDG d’Arm rajoute que la collaboration avec Nvidia permet de soutenir davantage le travail incroyable des scientifiques et des chercheurs du monde entier dans le domaine de l’IA. Ainsi, en plus des domaines d’activité de Nvidia : GPU et DPU, il fait son entrée dans le domaine des CPU avec cette annonce. Jensen Huang, PDG de Nvidia précise qu’avec ses 3 domaines d’activités de l’Entreprise, Grace aura réellement la capacité de faire progresser l’intelligence artificielle.
Intel passe à l’attaque !
Face à ses concurrents, Intel compte renforcer sa position de leader sur le marché des CPU. Le nouveau PDG d’Intel Pat Gelsinger compte de plus aller dans le domaine de l’automobile. Ce PDG d’intel profite de la politique du nouveau Président Biden d’internaliser les productions technologiques. Les différentes tensions avec la Chine et les problèmes d’approvisionnement de composants électroniques et informatiques accentués par la pandémie mondiale font que les Etats-Unis repensent leur politique de délocalisation et d’externalisation. Intel et les fabricants de puces électroniques comptent de ce fait obtenir des avantages fiscaux en contrepartie des investissements locaux et font pression sur la Présidence et le Congrès. Suite à une réunion au niveau de la maison blanche, une volonté d’internaliser de plus en plus la production s’est émergée. Actuellement, 12 % des semi-conducteurs sont produits aux Etats-Unis. Le but qu’ils s’étaient fixé serait de remonter ce chiffre vers 30 – 35 %.
Au moment où Intel envahit la plate-bande de Nvidia dans le secteur des GPU en lançant les Xe HPC, Ponte Vecchio, Nvidia de son côté lance Grace pour acquérir sa part de marché dans le domaine des CPU des datacenters et de l’Intelligence Artificielle. Nvidia se positionne donc comme un concurrent sérieux de Intel avec les Xeons et EPYC d’AMD.
Le PDG d’Intel attaque et contre-attaque. D’après lui, le lancement de gamme de produits Habana en partenariat avec Amazon démontre la notoriété d’Intel sur le marché de l’Intelligence Artificielle. De plus, l’annonce de Xeon Ice Lake en ce mois d’avril a reçu des réponses assez positives.
Focus sur le Xeon Ice Lake récemment sorti !
Quelques semaines après le lancement d’EPYC Milan 7003 d’AMD, Intel lance son processeur Xeon Ice Lake gravé à 10 nm avec des fonctionnalités dédiées à l’Intelligence Artificielle et à la sécurité. A l’instar du Xeon Platinum 8380, ce dernier possède 40 cœurs et 80 threads. Il fonctionne à 2,3 GHz. Intel a frappé fort car la précédente génération était à 28 cœurs et 56 threads. Avec cette 3e génération, Intel passe d’un système de gravure de 14 nm à 10 nm. Une amélioration de performances de 46 % environ est donc attendue dans les datacenters dans le traitement des charges de travail. Les nouveaux serveurs munis de ce processeur seront donc 2,65 fois plus rapides que les anciens serveurs. Ce nouveau système supporte une mémoire allant à 6 To avec 8 canaux de RAM DDR4-3200 et 64 PCIe 4e génération par socket. Le nouveau Xeon Platinum 8380 affiche un prix MSRP de 8 099 $.
La gamme est repartie en 4 séries : Platinum (8300), Gold (6300, 5300) et Silver (4300). Pour un Xeon Silver 4309 avec 8 cœurs, le prix MSRP serait 501 $.
Intel met la pression sur Nvidia avec Habana !
L’achat de Habana par Intel en décembre dernier pour environ 2 milliards de dollars commence a porté ses fruits. En effet, avec AWS (Amazon web service) comme client, Intel devient un concurrent sérieux de Nvidia dans le Cloud Datacenter. Eitan Medina, directeur commercial de Habana confirme que même s’ils partent de 0 % et que Nvidia est à 100 %, avoir AWS dans leur portefeuille de clients est une étape très importante pour ancrer leur notoriété dans ce domaine.
En somme, malgré la concurrence qui devient de plus en plus rude : Nvidia avec son CPU Grace, AMD avec EPYC, Apple avec son M1, Intel reste confiant et contre-attaque ! Il compte entre autres sur ses Xeon Ice Lake et Habana pour renforcer ses positions commerciales.